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[HOMMAGE] Souleymane Cissé ne sera pas au Fespaco cette année mais sa lumière continuera d’éclairer le monde !

Souad Houssein
Souleymane Cissé Hommage

Quand la nuit du 19 février 2025 a enveloppé Bamako, une étoile s'est éteinte, laissant derrière elle une traînée de lumière éblouissante : Souleymane Cissé, le maître du cinéma africain, a rendu son dernier souffle à 84 ans (Paix à son âme). Mais son œuvre, elle, continue de briller, illuminant à jamais le septième art.


Souleymane Cissé n'était pas seulement un réalisateur, il était un visionnaire, un poète de l'image, un conteur d'âmes. Né dans la modestie, il a puisé dans les racines de son Mali natal la force de son art. Son regard, d'une profondeur insondable, a su capturer l'essence de l'Afrique, ses mystères, ses douleurs, ses espoirs.


Il a osé défier les tabous, briser les silences, donner une voix à ceux qu'on n'entendait pas. « Den Muso », son cri de révolte, a été censuré, mais jamais étouffé. Il a tracé sa voie avec courage et détermination, portant haut l'étendard d'un cinéma libre et engagé.


« Baara », « Finyè », « Yeelen »… Ces titres résonnent comme des incantations, des voyages initiatiques au cœur de l'Afrique ancestrale. Avec « Yeelen », il a conquis le monde, offrant à Cannes un spectacle de magie et de spiritualité. Son cinéma, ancré dans les traditions, s'est élevé vers l'universel, touchant les cœurs au-delà des frontières.


Souleymane Cissé a été maintes fois récompensé par de nombreuses distinctions prestigieuses à travers le monde. Son film légendaire Yeelen (1987) a bouleversé le Festival de Cannes, remportant le Prix du Jury, une consécration qui a révélé au monde entier la puissance du cinéma africain.  Son génie a également été célébré au FESPACO, où il a reçu à plusieurs reprises l’Étalon de Yennenga, la plus haute distinction du festival panafricain du cinéma. En 2023, le Carrosse d’Or lui a été remis à Cannes, en hommage à l’ensemble de son parcours, saluant son engagement indéfectible envers un cinéma authentique et enraciné dans les réalités africaines, mais sa plus grande récompense est dans les yeux de ceux qui ont été touchés par ses films.


Souleymane Cissé, Idrissa Ouidrago, Souad Houssein (OPAC) et Mohamed Danshogo Camara - Nyamina 2010
Souleymane Cissé, Idrissa Ouidrago, Souad Houssein (OPAC) et Mohamed Danshogo Camara - Nyamina 2010

Son œuvre est un hymne à la femme africaine, à sa force, à sa résilience, à sa beauté. Il a su filmer les corps et les âmes avec une tendresse infinie, révélant leur lien profond avec la nature, avec les éléments. L'eau, la calebasse, symboles de vie et de fertilité, sont les témoins de cette connexion sacrée.


Souleymane Cissé nous a quittés, mais son héritage est immense. Il a ouvert un chemin, tracé une voie pour les générations futures. Son cinéma est un trésor, un miroir de l'Afrique, un appel à la justice et à la lumière. Que son œuvre continue d'inspirer, de nous émouvoir, de nous faire rêver. Car Souleymane Cissé était un magicien, un enchanteur, un homme dont le regard a su transpercer l'éternité.

Certains d’entre nous auront la chance de retrouver Souleymane Cissé dans le portrait réalisé par sa fille Fatou Cissé intitulé « Hommage d’une fille à son père » (2022).



 

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© 2023 par L'Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma (OPAC)

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